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Point de vue : le bonheur est-il dans la courée ?

Publié le par Sophie Michon

Point de vue : le bonheur est-il dans la courée ?

C’était l’un des symboles de l’industrialisation du XIXe siècle. Avec ses petites maisons aux façades décrépies, ses bouts de jardin, ses sanitaires partagés, son passage étroit et sombre, la courée a longtemps véhiculé une image négative. On passait devant en imaginant la promiscuité, les problèmes d’hygiène, la misère…

Autant de clichés renvoyant à des tristes réalités pas toujours fantasmées. La courée était sale, mal fréquentée… Alors souvent, on l’a rasée. Effaçant au passage des traces de notre passé, de cette épopée industrielle que l’on relate parfois avec nostalgie, même sichacun sait que ce n’était pas toujours mieux avant, surtout pour la classe ouvrière.

Les courées ont retrouvé un certain charme

Puis les courées (celles que l’on n’avait pas rasées) ont retrouvé un certain charme aux yeux d’une nouvelle génération d’habitants. Alors on les a rénovées. En pensant développement durable, économies d’énergie, et donc à demain. La promiscuité est devenue pittoresque, synonyme de tranquillité, parfois même de vivre ensemble.Ces lieux autrefois décriés sont passés d’une image négative à une image positive.

Que faut-il en conclure ? Que nos villes n’ont pas été si mal construites ? Qu’à l’heure du zéro déchet recherché, tout n’est pas à jeter ? Ou simplement que le bonheur peut être aussi dans la courée ? Peut-être un peu des trois. Mais surtout que la ville doit continuer de s’inventer ou de se réinventer à Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. D’autant qu’il y a encore du travail dans les quartiers. Les lofteurs arrivés il y a quinze ans n’ont pas complètement changé l’image de nos cités, encore trop souvent mal aimées.

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