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« Marta » subjugue l’Opéra de Lille

Publié le par Sophie Michon

« Marta » subjugue l’Opéra de Lille

Sur un texte noir mais empreint d’humour de Gerhild Steinbuch, Wolfgang Mitterer signe une œuvre maîtresse.

L’Opéra de Lille a eu, une fois de plus, la main heureuse dans le choix de ses équipes de création. Réussite du livret d’abord. L’Autrichienne ­Gerhild Steinbuch y associe sous l’aspect d’un conte réaliste, science-fiction, poésie, tragicomédie, renvoyant autant à l’histoire qu’au secret des âmes.

Réussite musicale ensuite, avec une partition à la fois novatrice et respectueuse du style lyrique : Wolfgang Mitterer (né en 1958) crée des sons inouïs tout en offrant aux chanteurs de vrais airs d’opéra.

Réussite scénique enfin, grâce à la mise en scène au cordeau de Ludovic Lagarde, dans une élégante scénographie d’Antoine ­Vasseur où une brillante distribution se meut avec naturel.

Une intrigue noire remarquablement mise en musique

L’action se situe dans un monde sans avenir et un pays indéterminé. Un capitaine-dictateur entend fonder un ordre nouveau d’où les enfants sont bannis. Ginevra, épouse du roi falot Arthur, a pu cacher sa fille Marta qu’elle a eue avec Grot, dit « l’outsider », pour lui éviter le destin des autres enfants.

Enfermée dans une vitrine, tel un exemple de ce que pouvait être l’enfance, Marta grandit et se révolte. À la fin, tout le monde meurt, « comme dansHamlet », explique le compositeur, d’où peut-être le choix de la langue anglaise…

Cette intrigue noire au développement cinématographique est remarquablement mise en musique. L’ensemble de 12 instrumentistes avec guitare électrique et électronique utilisées avec tact exalte des couleurs foisonnantes.

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