Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"Même si la mode est aux deals financiers, notre idée, c’est que l’innovation se diffuse"

Publié le par Sophie Michon

"Même si la mode est aux deals financiers, notre idée, c’est que l’innovation se diffuse"

Guillaume Devauchelle est vice-président innovation et développement scientifique de Valeo, partenaire du 1er Sommet des Start-up. Chez Valeo, 1000 experts jouent les têtes chercheuses de l'innovation...

Que fait Valeo pour le développement des start-up ?

Il faut savoir qu’il y a dans le monde 30 000 start-up qui sont susceptibles de produire des résultats intéressants pour nous. Comment s’adresser à un nombre d’acteurs aussi large ? Bien sûr, nous avons un incubateur interne.

Mais nous avons surtout 1 000 « experts » parmi les 13 000 ingénieurs qui font de la recherche chez Valeo. Nommés pendant trois ans chacun, ils recherchent en permanence pour nous, sur tous les sujets qui peuvent intéresser Valeo, donnent un avis, et doivent le faire en démontrant qu’ils sont à la fois des hommes et des femmes d’innovation, de communication et de transmission.

Qu’est-ce que cela a donné comme résultats ?

Deux exemples : pour l’aide à la conduite, il nous faut toute une série de capteurs. Nous sommes allés chercher l’expérience d’une petite société qui faisait des appareils pour géomètres, Lidar. Pour l’éclairage, nous avons découvert un spin-off du CEA, Aledia, qui regroupait une trentaine de personnes, et développait des technologies LED. Nous avons développé un partenariat, et pris finalement 10 % du capital.

Une grosse part de nos technologies vient de l’extérieur, mais les schémas sont toujours différents. Parfois, il y a des prises de participation, mais parfois, ce n’est que de la mise en commun de moyens.

Comment fonctionne votre incubateur ?

C’est d’abord un état d’esprit. Bien sûr, avec un bassin de 30 000 start-up, cela débouche sur quelques deals possibles. Mais, même si la mode est aux deals financiers, notre idée, c’est que l’innovation se diffuse, et pas d’afficher un nombre de personnes concernées ou de deals réalisés.

En réalité, nous laissons l’expertise financière aux venture capitalists, et nous nous sommes rapprochés de certains d’entre eux, comme le fonds chinois Cathay Capital, pour avoir accès à leur deal flow.

Qu’est-ce que l’open innovation à Valeo ?

Cela fait plus de quinze ans que nous fonctionnons en open innovation. Nous avons plus de 50 partenariats académiques, avec des universités qui vont de Stanford à celles de Lille, du Mans ou de Saint-Quentin, sans oublier le campus des Mines ParisTech.

En quoi votre présence au CES de Las Vegas vous est-elle utile ?

C’était une manière de montrer le changement de culture d’un industriel de l’automobile. Nous en sommes à la troisième édition. Cette année, nous avons présenté une innovation avec des lunettes connectées nées d’un partenariat académique sur la conduite intuitive. Le rapport avec Valeo ? Nous sommes leader de l’éclairage, et il nous faut résoudre le problème de l’aveuglement lors de la conduite de nuit. En connectant des lunettes avec les phares, on progresse beaucoup.

Mais nous avons aussi présenté l’an dernier une innovation pour garer un véhicule de manière autonome dans un parking. Et c’est cette solution-là que Mercedes a montrée cette année sur une Classe E, au Salon de Genève.

Pour nous, c’est aussi une manière d’éviter le syndrome du « C’est pas possible ».

Challenges

Commenter cet article